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Channel: Laurent Fonquernie – Institut du Grenat
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Type portugais, vers 1860.


Type andalous, vers 1860.

Les acteurs de la mode et leur rôle au XVIIIe s. à Perpignan, la capitale du Roussillon.

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Gamelin, J., jeune mère habillant ses enfants, fin du XVIIIe s.

Gamelin, J., jeune mère habillant ses enfants, fin du XVIIIe s. Gamelin a séjourné de nombreuses fois à Perpignan.

La confrérie des tailleurs est l’une des plus anciennes de Perpignan. Ses statuts très stricts à sa création en 1522, vont peu à peu s’assouplir jusqu’au XVIIIe siècle1. Les ateliers de couture sont nombreux mais seuls les maîtres tailleurs ont le privilège de fabriquer les vêtements de dessus, c’est-à-dire ceux portés sur les sous-vêtements.

L’atelier joue parfois le rôle de boutique où l’on peut acheter du tissu ou bien trouver des habits confectionnés ailleurs ou d’occasion. Autour de Maître Castras par exemple en 1770, s’établit tout un circuit commercial entre de « petites mains » qui confectionnent ou raccommodent chez elles des pièces spéciales comme les escarpins, et le particulier qui porte le tissu et passe seulement commande pour la façon2. Ce marchand tailleur effectue dans son office toutes sortes de raccommodages ou de transformations3. Les tailleurs ont leurs clients réguliers, tel le chanoine Pontich qui commande chaque année ses chemises de Rouen garnies et marquées, ainsi que ses chemises de nuit. Les demoiselles Nemoront et Miric, d’un milieu populaire, s’y font confectionner des jupes piquées et l’illustre Don Joseph de Copons4 y commande des paires de manchettes brodées, des engageantes et des tours de gorges.

A. Raspal, latelier de couture, Musée Réattu, Arles.

A. Raspal, latelier de couture, Musée Réattu, Arles. Cet atelier provençal est proche de l’ambiance que devaient avoir les ateliers de Perpignan.

Également lieu de revente, l’atelier du tailleur d’habits concurrence les nombreux fripiers de la ville. Vers 1777, Un autre tailleur anonyme s’est spécialisé dans la confection et l’achat de pièces vestimentaires pour les revendre ensuite à Perpignan et dans tout le Roussillon5. Sa boutique est aussi fournie en éventails, boites d’écaille, cordons de montre, grenats. Il s’approvisionne en tissus et autres articles à la foire de Montagnac ainsi qu’ « aux espagnols qui restent près le marché au bleds (place Rigaud) pour des mouchoirs de soye ». Il vend des coiffes, des bonnets du pays, des cbonnets de Narbonne et de Ségovie, des capuches ainsi que des vêtements d’intérieur comme culottes, tabliers et jupes d’indiennes, des matelotes et des bas. Sa clientèle est domiciliée dans divers lieux de la province. Ce marchand semble à la tête d’un réseau de colportage, ce qui lui permet au passage d’acheter des peaux de fouines et de loutres (fagines), espèces alors répandues en Roussillon, qu’il prépare et vend sous forme de fourrure à Lyon.

Jupe en indienne

Jupe en indienne, motif ramoneur à cause du fond de couleur sombre.

Enfin, d’autres collègues sous-traitent pour lui, tel le maître tailleur Flamant, pour qui il fait « deux accommodages de robes de madame La Fuye ainsi que deux façons de déshabillés ». Certains d’entre eux sont en outre habilités à estimer et identifier les tissus et les effets lors des successions6. C’est grâce à eux que nous disposons de descriptions très précises sur la nature des tissus, leurs noms usuels et leur couleur7. Le secteur de l’habillement mobilise un grand nombre d’artisans. Perpignan, par exemple, compte en 1767, 10 maitres boutonniers passementiers et enjoliveurs, 5 maîtres chapeliers garnisseurs, 29 marchands drapiers, 19 perruquiers et étuveurs, 7 gantiers ou parfumeurs. On recense aussi 99 maitres tailleurs, fripiers et chaussetiers alors qu’ils n’étaient que 76 en 1762. Le secteur apparaît donc comme florissant au cours de la seconde moitié du XVIIIe s. La mode française se diffuse auprès de l’ensemble de la population, des personnes les plus en vues jusqu’aux classes populaires, par le jeu du réemploi. La circulation des vêtements et des modèles devient de plus en plus évidente dans le sens Paris-Perpignan. Des commandes locales sont attestées auprès de fournisseurs parisiens. Les gravures de mode permettent aussi aux Perpignanaises les plus riches d’avoir connaissance des dernières nouveautés. Certaines robes et accessoires sont commandées à Paris ou à Lyon, capitale de la soie. Elles sont adaptées ensuite par les tailleurs locaux qui en étudient ainsi la coupe. La commande de robes prise par un coursier parisien pour le manufacturier perpignanais en étoffes et bas de soie Jean-Baptiste Maris (1695-1753) est révélatrice de ces circuits commerciaux. A l’occasion de son second mariage, après l’achat de la charge de maire de la ville de Perpignan, il a le dessein de faire venir de Paris des robes en soie et leurs garnitures pour sa future épouse Françoise Ducup. Le coursier indique : « Je lui avais représenté en réponse que les marchands de Paris font venir leurs étoffes de Lyon, je lui conseillais d’y faire l’emplette des commissions qu’il me donnait et qui couteraient moins par rapport aux profits des marchands et aux frais des doubles voitures. Il me fit réponses que pour les avoir plus belles et de meilleurs goûts, on lui avait conseillé de faire ces achats à Paris, ce qu’il m’écrivit de faire. Je chargeais mes filles de faire ces emplettes suivant le mémoire détaillé qu’il m’avait envoyé et dont il me marquât que madame son épouse qui les avait reçues en était fort contente. » Nous sommes à Perpignan en 1737. Ce personnage veut briller aux yeux à la fois de la société perpignanaise mais aussi de sa belle famille de vieille noblesse8. Nous voyons bien là l’éclat que la mode parisienne pouvait déjà représenter en Roussillon dans la première moitié du siècle, et le prestige des tailleurs parisiens sur les tailleurs provinciaux.

Robe à la française, vers 1730.

Robe à la française, vers 1730, passée en vente publique.

Dans le livre de compte de César Sonnerat, marchand d’étoffes de soie et de nouveautés à Lyon9, rédigé de 1755 à 1764, on retrouve dans la liste des clients dispersés de Lisbonne à Saint-Pétersbourg, des perpignanais, tailleurs d’habits pour la noblesse, ou des nobles. Le tailleur Samaran lui commande des étoffes de soie : « péruvienne, dauphine et moire », ainsi que des vêtements ou garnitures : « veste fonds argent et relevé, tablier à l’espagnole pour robe en dorure, paire de jarretière en or doublé, garniture de robe contenant tablier, collier, busquière, nœud des manches en soie, coiffures à barbes négligée ou à mi-tête, paire de manchettes et tours de robe en blondes, des robes de soie et coton, de taffetas ou de Florence peint, des garnitures à l’espagnole, manteaux en dentelle noire ou en blonde , coiffes en blonde avec collier, nœud de manches et palatines ». On perçoit un grand raffinement dans les produits commandés. Ces éléments permettent de monter des robes complètes pour la clientèle roussillonnaise fortunée. Par ailleurs, il convient de différencier le qualificatif de catalan, terme que l’on peut retrouver dans les inventaires des effets des classes populaires, du qualificatif « espagnol » qui est attesté dans ces commandes. A cette époque, il est alors divertissant de s’habiller « à la manière de », par exemple à l’anglaise, à la polonaise, où encore à l’espagnole. Cette passion pour la mode est évident pour Antoinette Tabariès, décédée en 1763 et qui vivait rue des Marchands à Perpignan avec par exemple 14 robes avec leurs « jupes de satin, moire, perse, indienne, batavia, gros de Tour, satin rayé, taffetas mordoré, indienne à fonds blanc à guirlandes et bouquets ». Nous pouvons y percevoir l’aisance financière de cette famille de marchands nobles. Bien d’autres inventaires roussillonnais révèlent une passion dévorante pour la mode et le paraître. Les dernières nouveautés sont portées par celles qui se déplacent à la capitale. Louise Elizabeth de Montrond, femme du commandant de la citadelle de Perpignan, laisse à sa mort en 1771 des dettes envers madame de Neve, marchande à Paris, pour « compte des choses de mode par elle fournie pendant son séjour 10». Elle était aussi une cliente régulière des tailleurs locaux.

Portrait de femme de la noblesse ou de la bourgeoisie, Italie, seconde moitié du XVIIIe s.

Portrait de femme de la noblesse ou de la bourgeoisie, Italie, seconde moitié du XVIIIe s. La mode française a dépassé les frontières du royaume .

1 De même pour l’ensemble du royaume, Boucher, (F), Histoire du costume, 1965, p.318.

2 Compte pour la façon d’un frac de ratine rouge.

3 ADPO, 1 J 471, 1769/1772.

4 Lazerme, (P), Noblesa catalana, T.1, p.340.

5 ADPO, 1 J 470, 1776/1778.

6 ADPO, 3 E 5/37, par exemple le maître tailleur Samaran participe à l’inventaire des biens d’Edmée Cari, 1761.

7 Bayard, (F), De quelques boutiques de marchands de tissus », colloque de Montpellier, 1997, p.435.

8 Fonquernie, (L.), « Jean Maris, biographie…. », La Fibre Catalane, Perpignan, Trabucaire, 2005, p.39-67.

9 ADPO, 1 J 467

10 ADPO, 3 E 22/244, 1771.

Portrait de femme au pendentif Saint-Esprit, XVIIIe s.

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Dimanche 1 mai à 14h15 à Doullens

LIEU DE VENTE : Maître Denis HERBETTE et SVV Denis HERBETTE
19 rue André TEMPEZ
80600 Doullens

La coiffe catalane au MUCEM (Marseille) grâce à PICASSO.

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Picasso, Portrait de Paule de LAZERME en Catalane.

Picasso, Portrait de Paule de LAZERME en Catalane. Collection Ville de Perpignan.

Du 27 avril 2016 au 29 août 2016

 

« L’art oblige l’artiste à ne pas s’isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. C’est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ». Albert Camus. Discours de Suède. Discours de réception de Prix Nobel de littérature, prononcé à Oslo, le 10 décembre 1957.

Le MuCEM présente du 27 avril au 29 août 2016 une grande exposition de 270 oeuvres qui s’attache à montrer comment Picasso, tout à la fois inscrit dans son époque et attaché à ses racines, a nourri son travail d’influences issues des arts et traditions populaires. Le parcours, divisé en quatre sections, met en miroir des chefs-d’œuvre de l’artiste avec des objets-références issus des riches collections du Mucem. Grâce à des prêts exceptionnels et au soutien de nombreuses collections publiques et privées, françaises et internationales, parmi lesquelles il convient de citer le riche partenariat avec le Musée national Picasso-Paris, l’exposition permet de réunir des œuvres essentielles et iconiques, mises en perspective avec des découvertes inédites.

Picasso et ses enfants habillés en Catalans dans la chaise à porteurs des Lazerme, photo Raymond Fabre , studio Visage, Perpignan.

Picasso et ses enfants habillés en Catalans dans la chaise à porteurs des Lazerme, photo Raymond Fabre , studio Visage, Perpignan.

Après avoir évoqué l’aspect sacré de ces sources, essentiellement espagnoles, le propos met en évidence cette présence des souvenirs dans l’inspiration de l’artiste. Sont ainsi illustrés des thèmes et des motifs mémoriels récurrents chez Picasso, fasciné en particulier par l’univers de la parure (Jacqueline à la mantille), de la musique, du cirque (L’Acrobate bleu), de la tauromachie (Tête de taureau) et du jouet, par exemple.

L’exposition est ensuite construite autour de rencontres faites par Picasso avec des personnalités ayant affirmé un savoir-faire artisanal qui pouvait nourrir sa propre expérience et ses propres recherches. Sont alors successivement développées les incursions de l’artiste dans la connaissance du travail du bois (Paco Durrio), de la céramique (Suzanne et Georges Ramié et l’atelier Madoura), de l’orfèvrerie (François Hugo), de la linogravure (Hidalgo Arnéra), du cinéma (Robert Picault), du textile (Marie Cuttoli) et de la tôle découpée (Lionel Prejger).

La question de l’utilisation du quotidien dans sa dimension la plus prosaïque (les objets de rebut), mais aussi la plus personnelle, s’exprime dans un très bel ensemble de sculptures d’assemblage (La Guenon et son petit) dans lesquelles se lisent aisément les objets glanés et les matériaux recyclés.

L’art au XXe siècle a souvent joué avec ses origines pour construire un nouveau rapport au monde. Les racines de Picasso sont multiples. Parmi ces fondations, l’environnement de son enfance fut un terreau très fertile. Les objets du quotidien auxquels Georges Henri Rivière rend hommage au sein du musée des arts et traditions populaires, qu’il crée en 1937, font infiniment partie du bagage affectif et esthétique de l’artiste. Les collections du Mucem qui jalonnent le parcours ont été choisies parmi les objets acquis par Georges Henri Rivière, comme autant d’échos au travail de Picasso. Fort de cette connaissance à la fois intime et universelle, Picasso s’affirme alors lui-même comme le véritable signal d’une nouvelle culture populaire.

L‘exposition comprend un des trois portraits donnés à la ville de Perpignan par le Comte de Lazerme. 

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Commissariat général :

Joséphine Matamoros, conservateur en chef du patrimoine, directrice honoraire du Musée d’art moderne de Céret, directrice du Musée d’art moderne de Collioure

Bruno Gaudichon, conservateur en chef du patrimoine, conservateur de La Piscine-Musée d’art et d’industrie André Diligent de Roubaix

Emilie Girard, conservateur du patrimoine, responsable du Centre de Conservation et de Ressources du Mucem.

Scénographie : Jacques Sbriglio, architecte, scénographe

 


 

Avec le soutien exceptionnel du Musée national Picasso-Paris

Le deuil en Roussillon au XVIIIe s.

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La couleur noire pour signifier le deuil apparaît au XVIIe siècle1.Hone, nathaniel, coll tansey

En Roussillon deux tenues semblent se distinguer chez les femmes : celle du deuil de cérémonie et celle du deuil au quotidien.  Pour le deuil de cérémonie, les Roussillonnaises portent des coiffes noires de taffetas2 qu’elles se procurent chez les marchands d’habits3. Elles les agrémentent de garnitures de dentelles, rubans et fleurs de tissus noirs4. Vient ensuite l’habit, c’est à dire le manteau de robe et sa jupe assortie : « un vestit negra de dona ço es manto y faldillas de papalina, una xarpa de tafatas negra doblada de sati blanch5 » c’est-à-dire un habit de femme constitué d’un manteau et de jupons de papeline, ainsi que d’une écharpe de taffetas noir doublée de satin blanc. Au cours du XVIIIe siècle, l’usage de se couvrir de grandes étoffes noires de la tête aux pieds semble disparaître dans les couches aisées.la grande Vierge en émoi

Un témoignage décrivant une Vierge de la Piéta, en 1708, permet d’en savoir plus sur ce déclin du grand deuil à la Catalane: « Elle est vêtue de grand deuil comme le sont non pas les personnes du commun mais les dames catalanes qui conservent quelque chose de la manière ancienne de s’habiller dans ce pays ; elle a de grandes coiffes de crépon noir »6. En 1786 on trouve dans un inventaire cette description d’une « espèce de voile à l’ancienne en taffetas noir moucheté7», vestige des grandes mantilles d’antan.mv_1_dama

Pour sortir, la capuche noire est préférée l’hiver, portée sur une coiffe noire. Les hommes portent aussi des tenues noires de deuil, habits complets de voile noir et bas de soie noire. Les boucles de souliers à pierreries sont proscrites et remplacées par de simples boucles de fer8.

Lorsque le grand deuil est passé, le Catalan met à sa veste une cocarde de rubans noirs9. Il est en outre d’usage dans les grandes familles d’habiller de la couleur du deuil, le jour de l’enterrement, les gens de la maisonnée : servantes, laquais et autres, et de donner à chaque participant à l’entrée de l’église ou se déroule la cérémonie un crêpe noir, comme mentionné lors des obsèques en 1757 de l’épouse de Don Joseph d’Oms en la cathédrale de Perpignan10.

1 Boucher, p.464.

2 ADPO, 3 J 407, 1697.

3 ADPO,5 E 1/5962, 1681.

4 ADPO, 3 E 1/5752, garniture de cofa de dol, 1698.

5 ADPO, 10 Bp 355, 1698. Un habit de femme noir composé d’un manteau et de jupons de papeline, une écharpe de taffetas noir doublé de satin blanc.

6 Colomer, (C.), op.cit.p.142.

7 ADPO, 3 E 14/72, 1786.

8 ADPO, 3 E 22/258 1786.

9 ADPO, 3 E 5/36, 1760.

10 ADPO, 3 E 22/230, 22 mars 1757, le sieur d’Oms pourvoit aussi à l’achat de draps noirs pour garnir l’autel et la chaire de la collégiale.

Mutualité et syndicat ouvrier du Grenat de Perpignan au début du XXe siècle.

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Le temps d’apprentissage est au minimum de trois ans et peut durer jusqu’à sept ans. Dans ces conditions, les liens temporaires établis entre le patronat et la classe ouvrière nombreuse à la fin du XIXe siècle dans les ateliers de bijouterie de Perpignan sont amenés à perdurer. A la suite de ces relations prolongées, les véritables secours collectifs, organisés et durables, vont aller vers la mutualité.

En 1900 les bijoutiers et horlogers de Perpignan créent en effet une société de secours mutuels dénommée « l’Alliance ». Celle-ci a pour but de fournir les soins et les médicaments nécessaires à ses membres, de leur payer une indemnité maladie et enfin de pourvoir à leurs funérailles. La mutualité accompagne dès lors l’évolution de la profession et son importance s’accroît au cours de la première Guerre mondiale. Le plus souvent, les séquelles liées aux combats sont en effet irréversibles et exigent une véritable réadaptation professionnelle des victimes. Le secteur de la bijouterie offre désormais un cadre favorable à leur réinsertion.

A la fin de l’année 1915, à Paris, la première association mutuelle entre les mutilés de guerre voit le jour, à laquelle participe Paul Murat, célèbre créateur de bijoux de fantaisie. A Perpignan en 1917, un mutilé de guerre, Abdon Laviose s’installe pour sa part au 4 de la rue Foch dans un petit atelier où il travaille avec un apprenti. Il est à la fois bijoutier et horloger. En 1927, après avoir remporté le grand prix de l’exposition internationale de Montpellier, il ouvre une succursale à Thuir pendant quelques années. Spécialiste en réparation de montres et de bijouterie, Abdon Laviose se qualifie dans les années 1930 de « fabricant de bijouterie, or et pierres de couleur, spécialité de Bijoux Grenat ».yuyuyuu

D’autres amputés travaillent pour leur part dans l’atelier de Charpentier, ou encore celui de Augustin Colomer. Ces exemples illustrent l’importance désormais acquise par les mutilés de guerre, leur participation à l’essor économique des années 1920 et leur empreinte durable dans la vie sociale au cours des années 1930.

Nous ignorons l’existence d’un syndicat ouvrier au XIXe siècle. En tout état de cause, comme en de nombreux secteurs, c’est vers la fin de la première Guerre mondiale, que se constitue une Chambre syndicale des ouvriers et ouvrières bijoutiers, joailliers et horlogers du département des Pyrénées Orientales. Celle-ci est constituée le 16 septembre 1918. Symbole fort, ses statuts sont adoptés en assemblée générale le 11 novembre 1918, jour de l’Armistice.

Elle a pour but « de soutenir socialement ses membres et de garantir un juste prix pour leur travail ». Sont acceptés les patrons indépendants, même ceux ayant un apprenti ; à l’opposé, tout sociétaire devenu patron patenté en est exclu d’office. Cette disposition signifie dès lors qu’en raison de la guerre, la situation des petits patrons indépendants s’est détériorée : tout patron qui travaille « en chambre », c’est-à-dire sans boutique, avec ou sans apprenti, est désormais considéré comme ouvrier.frfrfrf

Le syndicat traite des questions de salaire, de réglementation et de salubrité des ateliers ainsi que de l’expertise du travail. Globalement, son conseil d’administration s’occupe de l’amélioration de la condition des membres adhérents. Le principal souci est alors de fournir du travail aux sociétaires, car le chômage s’est accru au cours et au sortir de la guerre. Le secrétaire en est Louis Montgon et le trésorier Abdon Laviose. La présence de ce dernier, nouveau venu et mutilé de guerre, témoigne finalement d’une prise de conscience des liens existant entre les questions de chômage, de santé et de défense salariale des ouvriers.

En définitive, patronat et employés marquent, chacun à leur mesure, le champ de l’histoire sociale. Leur présence se manifeste par un engagement non négligeable dans les responsabilités de leur temps, et leur influence mériterait sans doute encore d’être précisée. A titre de dernier exemple, de mémoire familiale, le bijoutier Joseph Charpentier s’implique dès les années 1950 dans le Comité départemental du tourisme, ainsi que dans son corollaire, l’Automobile Club des Pyrénées-Orientales. Mais il est aussi vice-président de la Croix-Rouge, et président de l’importante distillerie perpignanaise La Catalane.

Pour sa part, le bijoutier Robert Ducommun est président honoraire du Tribunal de commerce de Perpignan, chevalier de l’ordre national du mérite. Ce bref panorama d’une profession en prise avec les responsabilités locales demeure toutefois encore insuffisant, faute de sources, afin d’en démontrer l’importance sur la vie de la cité.

En effet, si les artisans bijoutiers occupent une place non négligeable dans l’histoire de la cité, de la province ou du département, l’objet de bijouterie façonné par leurs soins, le bijou lui-même, s’offre également au regard de l’historien. De fait, par son aspect, ses mutations et ses permanences, le produit de bijouterie devient à son tour, intrinsèquement, un véritable témoin de l’histoire.croixx

Le syndicat patronal des bijoutiers horlogers des Pyrénées-Orientales aux XIX et XXe s.

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Précoce et durable depuis le siècle des Lumières, la première des formes de sociabilités est, à Perpignan, celle de la franc-maçonnerie. C’est donc dans ce cadre, réactivé sous le Second empire, que se réunissent en premier lieu certains artisans bijoutiers. Ainsi, Edmond Mourat, orfèvre-bijoutier, Alexis Lacoste, ancien bijoutier, et Edmond Gibert, orfèvre, appartiennent à la loge « l’Union » entre 1853 et 1855. En 1858, le bijoutier Joseph Parès figure parmi les cinquante-huit membres affiliés au Grand Orient de France, dont le local est situé rues de l’Aloès et des Quinze degrés.

Une génération plus tard, les grands bijoutiers participent à l’animation des cercles de la ville. Le cercle de l’Union, situé dans l’immeuble historique dit de la Casa Xanxo, abritant également la loge du même nom, a pour vice-président Joseph Charpentier (né en 1854). En 1912, une splendide coupe en métal argenté lui est remise par ce cercle, à l’occasion de sa réception au titre de chevalier de la légion d’honneur. J. Charpentier assume alors des responsabilités au bureau de l’hôpital civil de Perpignan, qui se prolongent durant plusieurs années. De la même manière, au tournant du siècle, les bijoutiers se retrouvent au sein d’associations de commerçants telles le cercle du Commerce, situé rue des Fabriques (actuelle Maison Quinta).coupe

Profitant de la loi du 21 mars 1884 légalisant les syndicats, les professionnels de la bijouterie et de l’horlogerie créent dans l’intervalle leur propre syndicat patronal. Fondé le 1er septembre 1894, le Syndicat de l’association professionnelle des horlogers, bijoutiers et orfèvres de Perpignan et du département des Pyrénées-Orientales constitue une défense professionnelle importante. Comprenant trente et un membres, il est ouvert aux horlogers, bijoutiers et orfèvres en magasin ainsi qu’aux patrons indépendants sans employés et sans boutique, dont il est alors dit qu’ils travaillent en appartement ou « en chambre ». Ces patrons exercent à leur compte pour d’autres artisans. Les réunions du syndicat ont lieu en mairie de Perpignan.

La composition du conseil d’administration est la suivante : le premier président en est Antoine Rolland, établi rue des Trois journées. Les vice présidents  sont Charasse et Joseph Charpentier ; le secrétaire en est Eugène Nogué, le trésorier : Jacques Delmas, l’archiviste : Velzy. On remarque que le bureau comprend deux vice présidents : un horloger et un bijoutier, pour que chacune des deux professions soit représentée. L’échelle des situations professionnelles est également prise en compte puisque, parmi les six membres du bureau, figurent deux horlogers et deux bijoutiers tenant boutique, un horloger et un bijoutier sans boutique.P1330946

Les buts de la chambre syndicale mettent d’abord l’accent sur sa valeur unificatrice, exprimée en termes de confraternité, de concorde, d’équité et de conciliation: « Créer des relations et resserrer les liens de confraternité qui doivent exister dans nos industries, réaliser en vue du progrès moral et matériel toutes les améliorations qu’elle sera susceptible d’obtenir par l’étude, la concorde et l’équité… trancher par la conciliation les différends qui pourraient surgir parmi les membres de l’association et s’occuper de toute question d’arbitrage par une commission nommée à cet effet (art.2) ».

Dans le détail, le syndicat se dote de plusieurs objectifs et moyens. Les uns portent effectivement sur le règlement interne des différends et la promotion de la profession : arbitrage et conciliation gratuits, création d’une caisse de propagande et de défense des intérêts, recommandation de professionnels pour les achats de fournitures. Les autres ont une vocation plus sociale : œuvre philanthropique en faveur des ouvriers présentant l’examen d’ouvrier d’art, diminution de la durée du service militaire, recommandation des ouvriers horlogers et bijoutiers quittant le département.

A la première présidence d’Antoine Rolland succède celle de Joseph Charpentier. Après une période transitoire de 1919 à 1922 où la charge revient à J. Belmas, c’est à nouveau aux Charpentier qu’est dévolue cette responsabilité. Fils du précédent, Joseph Charpentier assume en effet la présidence du syndicat pendant une trentaine d’années.

Provisoirement, la seconde Guerre mondiale ne diminue pas le nombre des professionnels recensés. Le syndicat des horlogers, bijoutiers, graveurs, électriciens des Pyrénées-Orientales, situé rue Foch, coexistait avant guerre avec le syndicat perpignanais des marchands en bijouterie, objets d’art, quincailliers, faïence, situé place Rigaud. Ils sont toutefois tous deux dissous sous le régime de Vichy et le 13 mars 1942, afin de reconstituer les anciennes corporations, une entité professionnelle élargie est formée. Unissant, entre autres, horlogerie, bijouterie, droguerie, papeterie, photographie et charronnerie, son président est Jules Desperret. Pendant cette période, quelques bijoutiers ayant pignon sur rue figurent également comme actionnaires du journal local l’Indépendant du Midi, alors seul autorisé.

Au terme de la guerre, le syndicat des maîtres artisans bijoutiers et joailliers des Pyrénées-Orientales est reconstitué le 24 janvier 1949. Il compte alors vingt-deux membres ; la présidence est nouvellement assurée par Auguste Colomer, la vice-présidence par Benjamin Patto, François Marcé et Louis Montgon, la trésorerie par Louis Thomas. Les statuts sont redéfinis sous une forme dynamique et essentiellement économique : « Le syndicat se propose d’établir entre ses membres des rapports de bonne confraternité, d’aider au développement, à la prospérité des syndiqués et de soutenir leurs intérêts auprès des pouvoirs publics ». Il existe jusqu’à nos jours, et son siège est fixé à la chambre des métiers de Perpignan.


La solidarité à l’épreuve chez les bijoutiers perpignanais dans la seconde moitié du XIXe s.

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Soumis aux fluctuations de la conjoncture, les ateliers de bijouterie connaissent une importance variable à Perpignan au cours du XIXe siècle. En 1858, l’atelier du bijoutier Joseph Mourat, 20 rue de l’Argenterie, comprend par exemple « un établi à 7 places, plus une place séparée ». Comptant près de dix employés, cet atelier, par le volume de son personnel, n’est pas loin d’atteindre une dimension industrielle. A la faveur de cette situation, vingt ans plus tard, le chef-lieu conserve une nette suprématie dans ce secteur d’activité : « Perpignan en raison de son importance comme centre et chef-lieu du département est sans contredit au dessus des autres villes de son ordre relativement à la bijouterie. Il occupe déjà une soixantaine d’ouvriers presque tous employés à la fabrication des grenats ou bijoux du pays ». En 1885-1886 par contre, les dix-sept établissements de bijouterie ne comprennent plus qu’une trentaine d’ouvriers. Ce ralentissement des affaires, dans une période de grave crise de l’emploi, conduit à une diminution de moitié du personnel, par rapport au nombre d’ouvriers recensés en 1878.

La situation s’améliore au début du XXe siècle et correspond à une nouvelle vague d’essor du grenat catalan. En cette période de rétablissement, le 25 juillet 1904, le ministre de l’Industrie décerne la médaille d’honneur du travail à Henri Malis, ouvrier dans la maison Charpentier. Son collègue Joseph Daniel, déjà proposé à cette date, la reçoit en janvier 1905. Le secteur de la bijouterie est alors reconnu comme l’une des principales activités perpignanaises.

Après la Grande Guerre, cette branche d’activité accueille de nombreux invalides, dans des ateliers en pleine expansion. Ceux-ci emploient en moyenne dix ouvriers issus de différentes générations. Bien que le métier soit ordinairement masculin, quelques jeunes filles sont en outre spécifiquement employées au polissage des bijoux, dernière étape précédant la mise en vente des produits.

Au XIXe siècle, la communauté des bijoutiers de Perpignan apparaît également comme un corps de métier soudé. Les solidarités s’expriment par exemple en 1872, lors du cambriolage de l’atelier du jeune bijoutier indépendant André Calvet, rue saint Dominique. Ses confrères organisent une loterie pour lui venir financièrement en aide :

« Il y a quelques jours, des voleurs s’introduisirent la nuit dans le magasin de M. Calvet, bijoutier, rue Saint Dominique et le dévastaient complètement. Le jeune ouvrier venait de s’installer et son travail et son excellente conduite permettaient d’augurer pour lui un heureux avenir. Le terrible coup qui l’a frappé semblait devoir anéantir toutes ses espérances, mais ses camarades, les ouvriers en bijouterie de Perpignan, sont venus à son secours. Ils ont organisé une loterie dans laquelle sont de très beaux lots parmi lesquels… une magnifique parure de grenats fins composée d’un collier, d’une croix et d’une paire de pendants, une croix badine antique en grenats, une bague marquise et quelques autres lots remarquables…. Les lecteurs voudront s’associer à la pensée qui a guidé les ouvriers bijoutiers et leur viendront en aide …Un dépôt est établi chez M. Clément Thoubert, 15 rue des Trois rois et chez M. Velzy, bijoutier, rue Mailly, 50 ».

A cette période, bien qu’elle ait un caractère collectif, cette forme de solidarité demeure toutefois ponctuelle : il s’agit ici d’une loterie, destinée à couvrir un événement accidentel. Les accidents de l’existence, tels l’orphelinat, peuvent également donner lieu à une prise en charge momentanée, en particulier à une mise en apprentissage. En 1878, le bijoutier Barrera présente ainsi son ouvrier Alphonse Dès : « Ce jeune homme, âgé aujourd’hui de trente ans, me fut confié dès l’age de treize ans au moment où il venait de perdre ses parents, pour l’initier dans l’art de la Bijouterie ».

Au quotidien toutefois, bien que non exempts de paternalisme, les liens unissant patronat et ouvriers sont avant tout des liens de subordination. Ainsi, vers la fin des années 1870, les salaires ouvriers varient de 2,50 à 6,50 francs, représentant une moyenne de 10 heures de travail quotidien. Les apprentis gagnent de 1 à 1,70 francs s’ils sont nourris par le patron, plus s’ils prennent le repas à domicile. Le temps d’apprentissage est au minimum de trois ans et peut durer jusqu’à sept ans. Dans ces conditions, les liens temporaires établis entre patronat et classe ouvrière sont amenés à perdurer.

Mariage breton, Henry MOSLER, 1885.

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Henry Mosler (né le à Tropplowitz, Pologne actuelle,  et mort le à New York), est un peintre américain, graveur sur bois, dessinateur et illustrateur qui a documenté la vie américaine, y compris les thèmes coloniaux, illustrations de la guerre de Sécession, et fait des portraits d’hommes et de femmes de la société.

En 1877, il est en France, en Bretagne. A Pont-Aven, il peint The Quadroon Girl et Early Care, qui tous deux ont été acceptées par le Salon de 1879. Son Retour [du fils prodigue], exposé au Salon de Paris de 1879, fut la première peinture américaine jamais achetée pour le palais du Luxembourg. Il reçut une médaille d’argent au Salon de Paris de 1889, et une médaille d’or à Paris en 1888, et à Vienne en 1893. Il reste en France jusqu’en 1894.

Henry Mosler « sillonna la région de Pont-Aven entre 1879 et 1884 où il peignit des scènes rurales au réalisme parfois exacerbé. Mosler s’inscrit dans la mouvance artistique de la fin du xixe siècle faisant l’éloge la vie rurale et de ses valeurs profondes face à la montée de l’urbanisme et de l’industrialisation ».

En 1894, il déménagea avec sa famille à New York, ouvrant un studio à Carnegie Hall. Il servit en tant qu’associé à l’Académie américaine de design, et a continué à peindre pendant les premières années du xxe siècle. Il mourut d’une crise cardiaque à l’âge de 78 ans.

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Mlle Raunier-Barigny (?), Portrait de femme à la robe écossaise, vers 1860.

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Beau portrait d’une jeune femme en robe écossaise avec deux bracelets, l’un en or et l’autre probablement en perles d’agate, spécialité des bijoutiers d’Idar Oberstein en Allemagne.

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Source : proantic.com

L’héritier des terres en Catalogne, poème d’Henry MUCHART.

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Gustave VIOLET, frise de la fabrique de céramique des Rois de Majorque, Perpignan.

Gustave VIOLET, frise de la fabrique de céramique des Rois de Majorque, Perpignan.

 

Poèmes du vent et de la lune, Henry Muchart, edition de la Revue des Poètes, 1956.

L’atelier de Bausil, poème de Frédéric SAISSET.

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Louis BAUSIL dans son atelier.

Louis BAUSIL dans son atelier.

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Les porteuses d’oranges, poème de Charles BAUBY.

El Passa-Vila, poesie de Paul BERGUE, 1926.


Hymne au Roussillon

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Louis VALTAT, paysage du Roussillon.

Louis VALTAT, paysage du Roussillon.

Je t’aime pour ta plaine onduleuse et féconde,

Pour l’éclat de ton ciel, la tiédeur de ton air,

Ô Roussillon, blotti comme une crèche blonde

Entre la Montagne et la Mer !

 

Je t’aime pour tes champs où la luzerne pousse,

Pour tes forêts de pins où la lune s’endort,

Pour tes coteaux escaladés de vigne rousse,

Pour tes sommets irradiés de neige d’or !

 

Je t’aime pour les clairs villages que tu poses

Au bord des flots, le long de tes golfes latins,

Pour ton soleil qui fait chanter les tuiles roses,

Dans le rutilement joyeux de tes matins !

 

Je t’aime pour ta ligne souple de montagne,

Pour les vallons de ton Vallespir enchanté,

Pour les moissons de ta lumineuse Cerdagne,

Pour ton Albère heureuse où Virgile a chanté !

 

Pour tes commencements d’automne dans la plaine,

Lorsque les vendangeurs regagnent les maisons

Sur les lents chariots et les comportes pleines,

Debout dans la splendeur des rouges horizons !

 

Je t’aime pour ta race ardente, en qui ruisselle

Et bout le jeune sang des robustes espoirs,

Pour tes filles, qui sous les coiffes de dentelle

Ont le soleil enclos dans leurs yeux de jais noir !

 

Je t’aime pour tes soirs de fête, après la danse,

Lorsque les couples las, par les chemins ombreux,

S’égarent pour unir leurs bouches, en silence,

Dans la complicité des crépuscules bleus…

 

Je t’aime aussi pour tes romances populaires,

Musique qui m’émeut de son murmure ami,

Cantiques envolés d’un rêve de grand’mère

Qui voletez autour des berceaux endormis…

 

Quand le dernier sommeil aura clos ma paupière,

Lorsque j’aurai tracé mon suprême sillon,

Je veux que ma poussière unie à ta poussière

Dorme sous l’olivier natal, ô Roussillon !

 

Je veux que ma substance emmêlée à la tienne

Soit un ferment nouveau de ta fécondité,

Et je veux que ta voix méditerranéenne

Me berce dans la mort et dans l’éternité.

 

Albert Bausil (1881-1943)

Enfant habillé en « pénitent » pour la semaine sainte, Perpignan, années 1920.

Mode française en 1778.

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Capture d'écran 2016-04-24 15.11.51Portrait de femme assise. Groupe en terre cuite. Traces illisibles de signature au dos, sous le siège, et daté 1778. H.: 33 cm. L. Base: 15 cm. P. Base: 16 cm. (Petits accidents et manques visibles). Si dans la production de statuettes en terre cuite ou en biscuit les costumes sont en général de nature champêtre et pittoresque, de rares exemples constituent de vraies références vestimentaires parfaitement identifiables, véhiculées par les gravures des cahiers de la « Gallerie des modes et des costumes français » qui débute en 1778, date de la réalisation de cette terre cuite représentant une élégante en tenue de visite, tenant une châtelaine à la main.

 

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Il pourrait s’agir d’un témoignage d’amitié comme en témoigne le chien couché regardant amoureusement sa maîtresse. Par son style elle se rapproche des oeuvres du sculpteur Joseph Le Riche qui dans le même registre exécute une statuette représentant « La danseuse française » en 1775 (Manufacture nationale de Sèvres, inv. MNC 23444) Bibliographie: P. Gorguet Ballestreros, « Le costume sculpté, réalité ou invention ? », cat. Expo., La manufacture des Lumières. La sculpture à Sèvres de Louis XV à la Révolution, Sèvres, 2015, pp. 76-77.

Source : http://www.leclere-mdv.com

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L’art de Maillol par Henry Parayre, 1931.

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Source : revue L’Archer, 1931. bpt6k5658077vbpt6k5658077v (1)bpt6k5658077v (2)bpt6k5658077v (3)

Cant per al merla rialler (Homenatge a Joan Pau Giné), Joan Iglesis.

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Joan Pau Giné

D’ençà que ens ha deixat,
D’ençà que s’és anat,
Aquí a Rosselló
Costa de fer cançós.
De quan en quan el dia
Porta una melangia,
La del merla rialler,
La d’en Joan Pau Giné.

Vespres de broma roja
Sul camí de Costoja,
On padrines i llops
S’estimen a l’encop.
Quan la mar embrutida
Plora sense mentides,
Lluny del merla rialler,
Lluny d’en Joan Pau Giné.

El món se’l veu pitjor
A la televisió
On els morts i les penes
Corren per les cadenes.
Peret i la Françoise,
Els hi han venut la casa,
Niu del merla rialler,
Niu d’en Joan Pau Giné.

L’allioli munta massa
Amb l’all de Montparnasse.
A l’estiu quin pastís
Fan els pallagostís!
El cuc se gira enrere,
Vol engolir la terra,
La del merla rialler,
La d’en Joan Pau Giné.

El xirment, l’han cremat
Els mestres educats.
Sota la marinada,
El grec alça tirades,
Versos d’ahir, d’allà,
Cridant «Adiu ça va… »
Cap al merla rialler,
Cap en Joan Pau Giné.

La Mercedes, pobreta,
Ha agafat la maleta,
Ha passat la frontera.
Se ven a la Jonquera…
Sota la nit que ve,
Bages s’endorm solter,
Sense el merla rialler,
Sense en Joan Pau Giné.

Elna els 6 i 8 de juny del 2013

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